Ville de Barcelonnette

Les expositions en cours

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JEAN PELLOTIER (1923-1967)

2022

Le musée de la Vallée accueille une sélection d'œuvres peintes et graphiques du peintre Jean Pellotier dont les racines sont en Ubaye.

"Je pars demain pour Barcelonnette"


Les origines familiales de Jean Pellotier sont en Ubaye, à Barcelonnette (Alpes de Haute Provence), et en lien avec le mouvement migratoire ubayen à destination des Amériques (1805-1950). Les arrières grands-parents du peintre Jean Pellotier, Joseph Pellotier (Barcelonnette 1835 - Mexico 1876) et Marie Félicité, née Favre (Paris 1849 - Nice 1941), née Favre, émigrent au Mexique, où ils fondent une famille. Joseph Pellotier, associé à son frère Théophile, dirige une fabrique de chapeaux « El Sombrero Colorado », et possèdera deux magasins, l'un à Mexico et l'autre à Morelia (État du Michoacán) ; la fabrique de sombreros se situant à Pátzcuaro.

Á la mort de son époux, en 1876, inhumé au cimetière de Mexico, l'arrière-grand-mère de Jean Pellotier rentre en France avec quatre de ses cinq enfants né(e)s au Mexique (la petite Marie Pellotier repose au côté de son père en terre mexicaine). En 1895, Marie Félicité Pellotier décide de construire à Barcelonnette une villa au sud-est de la ville, derrière le Moulin Fortoul, et s'adresse à l'architecte Rémy Reynaud qui deviendra maire de Barcelonnette (1929-1934).

Barcelonnette accueille [et continue d'accueillir] les membres de la famille Pellotier qui se retrouve chaque été en Ubaye. Des photographies montrent le peintre Jean Pellotier avec son père dans les paysages de la Vallée et sur le perron de la villa familiale, avec son chevalet entrain de peindre… Dans son Journal, daté de 1951, le peintre Jean Pellotier évoque à plusieurs reprises ses voyages et séjours à Barcelonnette.

Autoportrait_JeanPellotier

Éléments d'une biographie

          1923

Naissance le 8 mai de Jean Pellotier à Vaise, quartier industriel de Lyon, où son père, Jean Pellotier s’est établi comme médecin. 

        1941-1949

Jean Pellotier commence des études de notariat et d’histoire de l’art avant de se consacrer entièrement à la peinture. Bref séjour à l’école nationale supérieure des Beaux-Arts de Lyon. Expose, de 1946 à 1949, au Salon du Sud-Est à Lyon.

        1949

Il s’installe définitivement à Paris et s’inscrit à l’Académie de la Grande Chaumière.

        1951-1953 

Lors d’un voyage en Espagne Jean Pellotier découvre l’œuvre de Goya au Musée du Prado à Madrid. Il rédige deux écrits sur l’art : l’un, dédié à DELACROIX et l’autre intitulé « GOYA et la peinture présente » resté inédit. Et traduit, en 1953, de l’anglais, « Les États-Unis, révolution permanente ».

       1954-1955

Recommandé par le peintre Hans Hartung (1904-1989), Jean Pellotier expose à Berlin, à la Junge Europaische Malerei, aux côtés de jeunes peintres français, italiens et espagnols. Il rencontre la collectionneuse et mécène Annette Grüner Schlumberger (1905-1993) qui le soutient par des achats d’œuvres et la mise à disposition d’un atelier. C’est par son intermédiaire qu'il fait la connaissance de Deirdre Butler, traductrice américaine, qui deviendra sa femme. 

        1956-1958

Exposition personnelle en 1956 à la Galerie Claude Bernard (Paris). Première participation au Salon de Mai (Paris, 1957). Expositions collectives à la galerie Claude Bernard, en mai 1957 et mai 1958, avec les artistes Dumitresco, Marfaing, Maryan, Pouget, César, Viola… 

         1958-1965

Après avoir voyagé en Europe (Espagne, Belgique, Hollande) et aux États-Unis, il expose, en 1964, avec le groupe français "Nord-Sud" (Bogart, Marfaing, Lindström, Pouget) dans plusieurs villes suédoises (à Lund, Stockholm, Verberg, Göteborg). Tout en restant fidèle au Salon de Mai, il prend part au Salon des Réalités Nouvelles à Paris. Durant ces années, Jean Pellotier évolue entre figuration et abstraction : série des Façades d’atelier; des Lavabos, des Carrières de plâtre, et des Collages.

           1967

Jean Pellotier meurt d’un cancer à 44 ans.
Quoiqu’inachevée, Jean Pellotier laisse une œuvre importante de quelques 275 toiles, des carnets de croquis, de nombreux dessins à l’encre, des huiles, gouaches et aquarelles sur papier (et carton), ainsi qu’une production littéraire. Jean Pellotier repose avec son épouse au cimetière historique du Peyra à Barcelonnette.

 

Delacroix_ J.Pellotier

Un peintre cultivé, historien et critique d'art

Deux écrits sur l'art

 

Jean Pellotier rédige deux textes, l'un sur Delacroix et l'autre sur Goya qui ne sont pas seulement des analyses des toiles des deux peintres dont il admire l’œuvre, mais aussi des prises de position sur les arts, sur la peinture d’hier mais aussi celle de son temps.

 

« Eugène DELACROIX » - 1952

Jean Pellotier publie aux Éditions Hypérion (Paris) une étude sur Eugène Delacroix (1798-1863). Le petit ouvrage (Les Miniatures Hypérion) s’ouvre sur la description picturale du portait du grand peintre romantique dont il évoque le rapport à la vie, interroge la souffrance et l’acceptation de son destin qui le renvoie à lui-même et dans lequel Jean Pellotier s’identifie comme son double.

 

« GOYA et la peinture présente »

« Recherche du style spécifique de la peinture » - 1951 – Janvier 1953

Jean Pellotier, qui ne cesse de s’interroger sur son engagement artistique personnel et sur le sens de la peinture, rédige un long texte sous le titre « GOYA et la peinture présente. Recherche du style spécifique de la peinture », dans lequel il exprime son admiration pour l’œuvre du peintre espagnol Francisco de Goya (1746-1828) qui est, à ses yeux, le « premier peintre [et homme] moderne, celui qui est le plus proche de ce que nous pouvons sentir », et qui influencera son travail en profondeur.

 

Dans ce texte resté inédit, véritable Musée Imaginaire de la Peinture de Jean Pellotier, le peintre originaire de l’Ubaye ne multiplie pas seulement les correspondances entre Art & Littérature, ne convoque pas seulement les chefs-d’œuvre de l’histoire des Arts ; Jean Pellotier dévoile aussi son admiration pour ses contemporains et aînés, Soulages, De Staël, et surtout le peintre Hartung: « Passer à Hartung », « Qu’attendre d’autre qu’Hartung ? » (J. Pellotier, 1953)

 

 

J.Pellotier_atelier

Jean PELLOTIER et son temps

Les Années 1950 - 1965

 

Après le traumatisme de la seconde guerre mondiale (1939-1945), les peintres abandonnent toute maîtrise académique au profit d’une pratique spontanée en prise directe avec « la nécessité intérieure » propre à chaque artiste (Michel TAPIÉ). 

 

En apposant au couteau sur la toile des couleurs en couches épaisses ou de larges empâtements, des graffiti ou coulures ; une certaine mise en relief de la matière picturale ; une matériologie expressive ; une gestualité assez spontanée, les peintres de ces années d’après-guerre, et Jean Pellotier, tentent de concilier abstraction et figuration. Á cette époque, la peinture qui se prend elle-même comme sujet, est aussi son propre contenu abolissant l’ancienne antinomie « intérieur/extérieur » du tableau. 

 

Pour Hans HARTUNG (1904-1989), dont Jean PELLOTIER croise la route, « ça n’a pas plus de sens de peindre un triangle qu’une fleur. » L’artiste français d’origine allemande veut intérioriser la peinture, parce que dit-il, « la réalité représentée est une entrave à l’expression pure et libre ». De son côté, Jean PELLOTIER qui croit à une certaine responsabilité du peintre, se veut « responsable de ce que devient la peinture, c’est-à-dire de l’intelligence et de la sensibilité de son époque, de ses réactions devant la vie dans une certaine mesure » (J. Pellotier, 1951)

 

Jean PELLOTIER expose avec les peintres Bram BOGART (1921-2012), André MARFAING (1925-1987), MARYAN S. MARYAN (1927-1977), Marcel POUGET (1923-1985), Bengt LINDSTRÖM (1925-2008), le sculpteur CÉSAR (1921-1998), etc. On ne saura jamais si Jean Pellotier, installé à Paris, a rencontré ou connu le peintre Gilles AILLAUD (1928-2005), originaire comme lui de l’Ubaye, et représenté dans les collections du musée de la Vallée à Barcelonnette !

 

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Dossier de presse


 

Jean Pellotier (1923-1967)
"Je pars demain pour Barcelonnette"


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